Les Catalogues Raisonnés

Edouard Vuillard

Biographie d’Edouard Vuillard

Édouard Vuillard est né le 11 12novembre1868 à Cuiseaux (Saône-et-Loire ) . le fils de Joseph François Henri Vuillard et de son épouse, née Alexandrine Justinienne Marie Michaud. À sa naissance, son père était percepteur des contributions directes4 et sa mère sans emploi5. Ses grands-parents étaient originaires du Haut-Jura du côté paternel, du Haut-Jura et de Paris du côté maternel6.

Vuillard est élevé à Paris dans une famille modeste. Il fréquente le lycée Condorcet où il rencontre Paul Sérusier, Ker-Xavier Roussel et Maurice Denis. Son père meurt lorsqu’il a vingt ans et sa mère vit d’un peu de couture. Son frère aîné Alexandre entre dans la carrière militaire et quitte tôt le foyer familial. Édouard Vuillard est sous l’influence des femmes de sa famille : sa mère, sa grand-mère et sa sœur aînée, qui épousera plus tard son meilleur ami, le peintre Ker-Xavier Roussel. Édouard Vuillard vivra avec sa mère jusqu’à l’âge de soixante ans, lorsqu’elle meurt. Il côtoie au lycée Condorcet le musicien Pierre Hermant, l’écrivain Pierre Veber et le peintre Maurice Denis. En 1885, il quitte le lycée et rejoint Ker-Xavier Roussel, son ami le plus proche, au studio du peintre Diogène Maillart. Ils y reçoivent les rudiments de l’enseignement artistique. Vuillard commence alors à fréquenter le musée du Louvre et se décide à suivre une carrière artistique, cassant ainsi avec la tradition familiale qui le destine à l’armée.

Au mois de mars 1886, il entre à l’Académie Julian, où il a pour professeur Tony Robert-Fleury. En juin 1887, à sa troisième tentative, il est admis à l’École des beaux-arts de Paris. L’année suivante, pendant six semaines, il a pour professeur Jean-Léon Gérôme. Pendant ses études, Vuillard s’intéresse aux natures mortes réalistes et aux intérieurs domestiques. Les artistes allemands du XVIIe siècle l’intéressent particulièrement.

Plus tard, Vuillard peint aussi de grands panneaux décoratifs représentant des paysages.

En 1889, Maurice Denis le convainc de se joindre à un petit groupe dissident de l’Académie Julian, qui réalise des œuvres empreintes de symbolisme et de spiritualité, et qui s’autoproclame « confrérie des nabis ». Paul Sérusier développe dans le groupe nabi un amour de la méthode synthétiste, qui repose sur la mémoire et l’imagination plus que sur l’observation directe. Vuillard, d’abord réticent à l’idée que le peintre ne cherche pas à reproduire de façon réaliste ce qu’il voit, finit, vers 1890, par s’essayer à ses premières œuvres synthétistes.

Jos Hessel est son marchand exclusif et son mécène dont l’épouse, Lucy, est son modèle favori mais aussi sa maîtresse pendant de nombreuses années ; il la représente dans L’Allée en 19077.

Pierre Bonnard en 1910 ébaucha son portrait de profil qui était conservé dans une collection Mellon en 1966, ainsi qu’un autoportrait de 1891 (reprod. dans le catalogue de l’exposition French Paintings 1966, Washington National Gallery of Art, 1966, n° 158 et 169).

Vuillard a représenté de nombreuses scènes d’intérieurs, notamment avec sa mère jusqu’à la mort de cette dernière en 1928. La douce atmosphère de ces scènes de la vie quotidienne, dont il fait un sujet de prédilection, le qualifient comme artiste « intimiste ». Il a cependant contesté trouver le plus d’inspiration dans ces « lieux familiers8 ». « Vuillard ne faisait jamais poser ses modèles, il les surprenait chez eux, dans le décor qui leur était familier. Sa mère remplissait une carafe, K. X. Roussel lisait un journal, la chanteuse était à son piano, l’homme d’affaires à sa table, les enfants à leurs jeux, et le peintre leur disait: « Ne bougez plus, restez comme ça! » Il faisait alors un croquis et, dans cette première vision, on pouvait retrouver tout le tableau. Certaines de ses œuvres exigeront des mois, voire des années de travail, mais une fois achevées elle conserveront la fraîcheur de la première vision » (Antoine Salomon)9.

Il est élu membre de l’Académie des beaux-arts en 1938. Début juin 1940, il tombe malade.

Ses amis Lucy et Jos Hessel, qui avaient décidé de quitter la capitale devant l’avancée des troupes allemandes, ne veulent pas le laisser seul à Paris et le transportent à La Baule6 où il meurt quelques semaines plus tard au Castel Marie-Louise. Il est inhumé à Paris, au cimetière des Batignolles (26e division).